Vivre avec son cheval

  • 17 Dec, 2020
  • Conseils

VIVRE AVEC SON CHEVAL

Tout propriétaire dira qu'il veut le bonheur de son cheval. Le contraire serait fort étonnant! Nous voulons tous que nos chevaux soient bien, qu'ils soient heureux. Mais que cela signifie-t-il donc exactement? Quels sont les besoins réels de nos chevaux? En jetant un œil à ce qui se passe dans la nature,  à ce que les chevaux font lorsqu'ils ne vivent pas dans un contexte de domestication, il est possible d'en apprendre énormément sur le quotidien de nos compagnons équins. C'est en fait assez simple, beaucoup plus simple que ce que nous croyons…

À l'état naturel, les chevaux passent environ 60% de leur temps à se nourrir. Cela occupe la majeure partie de leur budget-temps et représente de 12 à 18 heures par jour, aussi bien le jour que la nuit. Toutefois, les chevaux passent rarement plus de 3 heures sans manger. Ce comportement alimentaire caractérisé par des repas très long et une prise alimentaire continue est adapté à la structure et au fonctionnement de l'appareil digestif du cheval. Tout écart important de manque de nourriture peut provoquer des troubles gastro-intestinaux dont les plus fréquents sont des ulcères d'estomac et des coliques.

De plus, le cheval n'est pas doté de mécanorécepteurs activés par la distension de l'estomac  signalant la satiété. Son besoin de se nourrir  ou de mettre fin au repas n'a donc rien à voir avec la quantité de nourriture ingérée mais bien avec la durée de la prise alimentaire. C'est pourquoi les chevaux ne sont pas conçus pour ingérer rapidement une grande quantité de nourriture comme le font les humains ou les chiens par exemple.

L'offre de nourriture a aussi une incidence sur un autre besoin essentiel du cheval, son besoin de repos. Dans la nature, si l'apport de fourrage est suffisant, il reste plus de temps à celui-là pour se reposer. En revanche, quand l'herbe se fait rare, les périodes de repos sont réduites au maximum ce qui engendre une diminution de la capacité de récupération de l'organisme et à une dégradation du bien-être psychologique.

À l'état naturel, les chevaux adultes consacrent 7 à 9 heures par jour à se reposer. Mais comme chez tous les animaux de fuite, le sommeil du cheval est polyphasique, ce qui signifie qu'il décompose son temps de repos en plusieurs petites phases courtes réparties sur toute la journée. Les chevaux se reposent principalement debout et passent très peu de temps en décubitus (sternal et latéral), soit environ 10% de leur temps sur une journée de 24 heures. Cependant, ils se couchent au sol uniquement lorsqu'ils se sentent en sécurité. En captivité, le rythme de repos  est fortement influencé par l'humain.

Les chevaux ont aussi besoin d'espace et de liberté pour bouger. Comme ils ne sont pas des animaux territoriaux,  ils se déplacent constamment dans de vastes étendues pour trouver tout ce qui est nécessaire à leur bien-être: nourriture, eau potable, lieux de repos, aires de roulades, etc. Ils peuvent parcourir une distance quotidienne plus ou moins grande, dépendant principalement de la disponibilité des ressources et de la distance entre leurs différentes destinations.

Ainsi, les chevaux vivant dans des régions plus désertiques peuvent parcourir une trentaine de kilomètres par jour, et ceux vivant dans des endroits où la nourriture et l'eau sont abondantes ne parcourront pas plus de 3 kilomètres! Dans des conditions normales, leur trajectoire compte entre 6 et 11 kilomètres par jour. Nos chevaux, même domestiqués, conservent ce même besoin de bouger et de liberté que leurs cousins sauvages. Les garder enfermés dans un box pour une stalle va totalement à l'encontre de leurs besoins innés. Ils ont besoin de leur liberté de mouvement pour pouvoir se gratter, se rouler, regarder autour d'eux, établir des contacts sociaux, etc. La Suisse a légiféré en ce sens et depuis septembre 2013, aucun cheval ne peut être attaché à moins de situations exceptionnelles comme lors d'un transport ou de soins de santé par exemple.

Bien entendu, à l'état naturel, les chevaux vivent dehors. Doit-on les prendre en pitié et se dire que nos chevaux domestiques, eux, ont la chance de passer leur vie à l'intérieur? Il s'agit là d'une grossière erreur que malheureusement beaucoup de gens font. Car en fait, les chevaux craignent plus la chaleur que le froid! Ceux-ci disposent d'un merveilleux système de thermorégulation grâce à leur fourrure d'hiver qu'aucune technologie humaine ne saurait égaler.

L'air frais de dehors est aussi nettement préférable pour les chevaux que l'air vicié chargé d'ammoniaque qui remplit les écuries. La chaleur et l'humidité sont aussi les ennemis du cheval en hiver et les écarts de température lorsque celui-ci passe de l'intérieur à l'extérieur sont la recette idéale pour affaiblir son système immunitaire. Il n'y a donc aucun problème à laisser des chevaux dehors à l'année avec un abri adapté, ils n'en seront que plus heureux et en meilleure santé!

Un autre besoin fondamental du cheval, qui vaut beaucoup plus pour lui que tous les câlins et toutes les gâteries, cela au risque de vous décevoir… est son besoin social. Les chevaux sont des animaux grégaires et doivent vivres en groupe d'au moins deux individus. Dans la nature, une harde de chevaux est composé d'environ une dizaine d'individus. Garder un cheval sans congénère n'est pas respectueux du comportement de l'animal et est même interdit dans certains pays. Même s'il est possible de lui trouver un partenaire de substitution d'une autre espèce, les études ont démontrées qu'un lien véritable ne se crée que dans de rares occasions et que les comportements sociaux comme le toilettage mutuel ne sont pas observés. Cela ne peut être qu'une solution temporaire.

La plupart des problèmes que nous rencontrons avec les chevaux sont souvent dû au fait que nous les traitons comme des humains ou des chiens, alors qu'ils ont des besoins complètement différents. Les brosser pendant des heures, les garder propres au moyen de couvertures, les garder dans des box à l'intérieur … sont des besoins humains. Être dehors, en liberté avec des congénères, avoir de la nourriture et de l'eau à sa disposition en tout temps, pouvoir bouger à sa guise… sont les besoins du cheval. Savoir reconnaître leurs besoins et adapter les conditions de vie que nous offrons à nos chevaux en fonction d'eux et non pas en fonction de nos propres besoins, est ce que nous pouvons faire de mieux pour leur bien-être. Après tout, si nous les aimons réellement, le meilleure façon de leur témoigner est de respecter qui ils sont.

Auteurs : Sandy Letarte et Claudia Parent

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